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L'Éléphant Blanc

L’éléphant blanc est une forme hybride entre théâtre, poésie et musique.

C’est un spectacle autour de l’inertie, qui narre les impasses d'un pays, Maurice, maquillant les ombres pour ne garder que la photo idyllique. J’incarne ici la figure de l’éléphant gardien de la mémoire, de l’éléphant martyr, qui redonne la parole aux oubliés, à ceux dont la rage est tue.

 

 

 

Seul sur scène, j'y incarne les personnages et joue la partition musicale composée pour le texte.

Teaser

L'éléphant Blanc couverture.jpg

"Maurice, all inclusive, c’est moi,

open bar. 

Courtisé pour mes petites mains qui ne feront jamais le mur et mes bouches cousues qui ne crieront jamais famine.  

Horizon frontière, pas de guerre, le désastre à la mer qu’on regarde depuis un glass bottom boat."

"On a fait de moi un dieu sur pattes pour amuser la galerie, le dieu éléphant qu'on craint et qu'on défie à la lance dans un jeu pervers. Alors je m'écrase. J'exécute la danse du taureau, tête baissée dans un jeu de quilles."

L’éléphant blanc, est un défi : convoquer ses cauchemars pour mieux les affronter. 

Attaques, esquives, digressions, danse endiablée. 

Chaque combat est comme une histoire d'amour, que j’embrasse à bras le corps. Mais sans perdre de vue son but final : m'en débarrasser. Sursaut après sursaut, round après round, je deviens l’île enclavée qui marche en talons aiguille, l’île qui se raconte au milieu des transats, sous le regard de l’oppresseur pieds dans l’eau, et l’horizon qui sourit en permanence. Une station balnéaire sous le diktat du tout-va-bien. Le soleil qui orchestre les couchers et levers de tous ses sujets. 

L’éléphant blanc est une forme hybride entre théâtre, poésie et musique. C’est un spectacle autour de l’inertie, avec des personnages qui font du sur place dans leurs costumes trop étriqués ou trop larges. C’est la parole au poing levé des prisonniers qui gueulent leur rage d’un ici trop bas, trop lourd. Je mets en jeu ce spectacle pour dire ce que la brochure touristique ne dira jamais. Les impasses d’un pays qui maquille la fange pour qu’elle soit belle sur la photo. J’incarne ici la figure de l’éléphant gardien de la mémoire, l’éléphant martyr qui tourne en rond pour feinter la mort. 

Dans L’éléphant blanc, une île parle de ses non dits, de ses tabous. Son corps est un cimetière où les âmes viennent s'échouer. Dans une boucle infernale où les erreurs se répètent, comme dans un cauchemar, les personnages sont pris au piège et échafaudent des plans pour en sortir. Fuir par les airs, plonger dans les eaux, échapper à la réalité. Tous les moyens sont bons. Car l’océan nous enserre et le temps presse. 

La violence comme point d’origine : celle qui rend l’éléphant docile, celle qui fait qu’il n’atteindra jamais le cimetière, celle des uniformes qui peuplent les rues d’yeux et de caméras, des puissants qui coupent des têtes et humilient, celle d’un fleuriste condamné à regarder le monde s’écrouler derrière sa vitrine, ses fleurs, son monde périssable. Condamné à faire naitre ses bouquets au milieu de l’effroi et du chaos. 

A quoi s’accroche-t-on quand le familier vacille et devient soudain menaçant ? Quand le deuil de l’enfance, la brutalité et l’exil massacrent la carte postale ? 

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